Enlevé à Tombouctou le 25 novembre 2011, le suédois Johan Gustafsson a été libéré le 26 juin 2017. Le sud-africain Stephen Mc Gown, son compagnon d’infortune capturé le même jour, a retrouvé la liberté le 27 juillet. Le 9 aout l’ex otage suédois a condamné le paiement de rançons aux preneurs d’otages.
Au-delà de cette déclaration qui conforte les positions de tous ceux qui sont opposés au paiement de rançons, le retour à la vie normale de ces deux ex prisonniers ne semble entrer dans aucun modèle précédent de libération d’otages au Sahel. Qu’y a-t-il donc de nouveau au Sahel ?
Contrairement aux récentes pratiques, cette fois ci, il n’y a pas eu de cérémonie officielle de remise des prisonniers aux pays d’origine. Donc ni présence du chef d’état du pays qui a aidé à libérer les prisonniers, ni de délégations officielles du pays des otages pour ‘’recevoir’’ leurs compatriotes habillés en tenue traditionnelle locale. Ni de photos ou de déclarations de ces derniers. Pas non plus de télévisions et de journalistes pour immortaliser l’évènement, enregistrer les félicitations et remerciements ainsi que l’exemplarité de la coopération internationale qui permit de délivrer les victimes. Une autre pratique a également disparu : aucun prisonnier, proche des preneurs d’otages, n’a été officiellement libéré pour justifier l’opération et ‘’couvrir’’ le paiement des rançons.
La libération de deux otages de longue durée mérite plus d’éclairages!
Plusieurs questions demandent une réponse. Dans quel pays ont-ils été libérés et quel gouvernement a négocié cette libération. Quelles contre parties, financières ou autres, externes ou internes, ont été payées à qui et par quel pays ou organisation?
La réponse à ces ‘’anomalies’’, relatives à la libération de Johan Gustafsson et de Stephen Mc Gown, doit être une priorité des pays et institutions concernés par le fléau de l’insécurité au Sahel. Elle permettra aussi d’apporter un puissant éclairage sur les dysfonctionnements institutionnels et autres dérives (trafics divers, prise d’otages, terrorisme) dans la région et éventuellement de résoudre.
Finalement, l’efficacité du déploiement, tant attendu, des troupes du G 5 Sahel dépendra de réponses claires à cette grande énigme.