La corruption des élites africaines : “Un cancer qui tue” les institutions et les peuples
La tragédie de l’Afrique, c’est la “scandaleuse impunité” qui protège ses élites, responsables du pillage systématique des ressources de leurs pays. L’ancien diplomate mauritanien Ahmedou Ould Abdallah accuse “ces oligarchies” qui ruinent le continent. Il s’est confié à franceinfo Afrique.

Depuis le 22 février, tous les vendredis des rassemblements de masse pacifiques sont organisés pour réclamer un changement en Algérie. La population souhaite que son pays soit à la hauteur de sa réputation historique de lutte contre le colonialisme, de liberté et d’indépendance. Alors que beaucoup ont interprété les manifestations comme une continuation de la vague du « printemps arabe », l’Algérie est le seul pays arabe à avoir tenté une expérience de démocratisation dès les années 1990. La révolte actuelle, qui en est à sa neuvième semaine, était donc prévisible compte tenu de l’histoire de l’Algérie, tout en étant sans précédent, pleine d’espoir et compliquée.
Selon le diplomate mauritanien Ahmedou Ould Abdallah, un effet de contagion dans les pays du Maghreb et du Sahel « ne peut être minimisé, encore moins ignoré ».
Les aspirations à la paix ont tendance à être décrites négativement, comme l’absence de conflit. Dans beaucoup de sociétés, la paix est vécue comme un ordre qui suit la fin de la guerre, souvent appelé paix négative. Vue sous ce prisme, la paix est rarement étudiée indépendamment ou mesurée directement sans la longue ombre de son compagnon omniprésent, le conflit. Cela laisse également peu de place à la paix en tant que métapolitique nationale – comme au Costa Rica avec sa vision nationale de la paix, ou en Éthiopie avec son nouveau ministère de la Paix.
Une délégation du Conseil de sécurité est arrivée ce week-end au Sahel. Elle visitera le Mali et le Burkina Faso. La crise durable du Mali et les inquiétants développements au Burkina expliquent ce choix. Mais, et après?