Sahel Sahara, l’harmattan?

Avril, mai et juin sont les mois chauds et rudes du Sahel. L’harmattan y est la transition saisonnière entre la clémence du premier trimestre et les chaleurs infernales du second. Cycles climatiques, développements politiques en Algérie et au Soudan et, sécuritaires au cœur du Sahel, alimentent les spéculations de populations souvent frustrées mais désormais connectées.

 

 

Les manifestations se poursuivent en Algérie, vers où se dirige le pays?

Depuis le 22 février, tous les vendredis des rassemblements de masse pacifiques sont organisés pour réclamer un changement en Algérie. La population souhaite que son pays soit à la hauteur de sa réputation historique de lutte contre le colonialisme, de liberté et d’indépendance. Alors que beaucoup ont interprété les manifestations comme une continuation de la vague du « printemps arabe », l’Algérie est le seul pays arabe à avoir tenté une expérience de démocratisation dès les années 1990. La révolte actuelle, qui en est à sa neuvième semaine, était donc prévisible compte tenu de l’histoire de l’Algérie, tout en étant sans précédent, pleine d’espoir et compliquée.

Quel type de leadership faut-il pour pérenniser la paix ?

Les aspirations à la paix ont tendance à être décrites négativement, comme l’absence de conflit. Dans beaucoup de sociétés, la paix est vécue comme un ordre qui suit la fin de la guerre, souvent appelé paix négative. Vue sous ce prisme, la paix est rarement étudiée indépendamment ou mesurée directement sans la longue ombre de son compagnon omniprésent, le conflit. Cela laisse également peu de place à la paix en tant que métapolitique nationale – comme au Costa Rica avec sa vision nationale de la paix, ou en Éthiopie avec son nouveau ministère de la Paix.