Opinion: en Afrique, le Covid-19 atomise la communauté et délie l’audace
Jusqu’alors, les spécialistes du continent africain percevaient, dans l’individualisme, un genre de vie lié à un stade de confort et d’instruction. En 2020, son intrusion massive et sans préavis au milieu de la sociabilité appelle un ajustement du champ de vision et la diète des préjugés ; l’éradication du Covid-19 laisse entrevoir un défoulement d’énergies dont il serait hasardeux de présumer le potentiel d’altruisme et de paix.

En ce mois d’avril 2020, pris dans l’angoisse et la peur de mourir, ou de perdre les leurs, les confinés du Covid – 19, ne peuvent avoir qu’une très pale idée de la hantise et de l’angoisse des Tutsi Rwandais d’avril – juillet 1994. En ces temps-là, le confinement ne protégeait pas de la pandémie. Ni les informations des radios et de la télévision nationale qui, au contraire d’aujourd’hui pour le Covid 19, conseillaient à leurs auditeurs comment donner la mort et encourageaient à en donner davantage.
‘’La seule chose dont nous devons avoir peur est la peur elle-même’’ déclarait à ses compatriotes, frappés par la grande dépression, le président Franklin D Roosevelt. Quatre-vingt-dix ans après, ce message reste actuel face au Covid-19.
La pandémie du Coronavirus aura-t-elle des conséquences sur la situation sécuritaire du Sahel ?
A ce jour, on déplore plus de 300 000 contaminations et environ 13 000 morts dans le monde. D’autre part, on dénombre 1117 cas dans toute l’Afrique. Au sein de l’espace du G5 Sahel, le Burkina Faso est le pays le plus touché avec 75 cas et 5 décès confirmés
Le sommet du G5 Sahel et de la France se tiendra à Nouakchott, Mauritanie, le 24 février courant. Il devrait aller au concret et parer au plus urgent, afin de redonner espoir aux populations sahéliennes. Et sans doute aussi à leurs alliés.