Sahel: face au Nexus Sécurité Développement.

L’assaut terroriste de ce 18 juin sur un camp touriste près de Bamako, confirme que l’insécurité approfondit et diversifie ses racines à travers le Sahel Sahara. Des ressources supplémentaires restent nécessaires pour la combattre. Dans le même temps, les efforts de développement, une priorité ordinaire, demeurent moins attrayants.



Dans son examen du dispositif de consolidation de la paix, le Groupe consultatif d’experts a institué l’expression « pérennisation de la paix » en contrepoint du terme « consolidation de la paix ». Bien que conçue au départ comme un processus global s’inscrivant dans une perspective ouverte, la consolidation de la paix a vu son interprétation se réduire à des interventions exogènes et limitées dans le temps ayant lieu « une fois que les armes se sont tues » dans des États fragiles ou touchés par les conflits2. Le concept de pérennisation de la paix vise à rétablir celle-ci dans son statut de valeur à part entière et à l’affranchir de cette dépendance servile à l’égard des conflits qui l’a définie au fil des quatre dernières décennies3.
L’Union européenne (UE) entend faire jouer au Niger le même rôle que la Libye et la Turquie : bloquer les migrants à ses frontières. Pour le stimuler, l’UE a accordé à ce pays près de 600 millions d’Euros, dont environ 140 seront consacrés à la lutte contre l’immigration africaine en Europe, via la Libye, notamment.
Au cours des cinq dernières années, la crise du Sahel s’est, à la fois, diversifiée dans sa nature et enracinée davantage dans la région. Bien que d’importance cruciale, la coopération militaire internationale actuelle pourrait bientôt avoir un moindre impact sur le terrain. Cela mettrait en cause son efficacité et créerait la panique sur le terrain. Alors, quelle politique pour stabiliser cette région en crise?
Mousry AHMED ETHMANE –