Un Nigéria déterminé et un Mali en paix, constituent un énorme espoir pour la sous-région et la communauté internationale. Mais la question principale est de est de savoir comment concrétiser ces espoirs au regard des nombreux défis à relever ?
La radicalisation de Boko Haram.
Malgré de nombreuses pertes dans ses rangs, Boko Haram, se radicalise d’avantage, il vient récemment de faire allégeance à DAECH et multiplie les crimes. L’engagement du Niger, du Tchad et du Cameroun aux côtés du Nigéria, dans la lutte contre Boko Haram, n’a pas encore permis de réduire considérablement les capacités du groupe terroriste. Celui-ci a même étendu sa zone d’attaque au Tchad et les lycéennes de Chibok enlevées le 14 avril 2014, n’ont toujours pas été retrouvées.
Le nouveau Président du Nigéria, a même indiqué que malgré sa détermination à lutter contre Boko Haram, qu’il n’était pas sûr de retrouver les lycéennes enlevées. Cela démontre la complexité de la situation. Boko Haram, comme tous les groupes terroristes, prospèrent dans un environnement dominé par la misère, à laquelle s’ajoutent la porosité de frontières et la corruption.
Le Nigéria, de par sa situation géostratégique importante, car situé à la limite entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, est un puissant acteur du continent. Il est à la fois le pays le plus peuplé d’Afrique et la première puissance économique de l’Afrique.
La tâche s’annonce immense pour le nouveau Président car, le Nigéria est confronté à d’énormes difficultés. La relance de l’activité économique, la lutte contre la corruption et la sécurisation du Nigéria seront ses chantiers prioritaires. Cela permettra également de donner un dynamisme nouveau à plusieurs pays de la sous-région.
Le Mali et l’insoutenable attente.
Depuis 2012, le Mali est en négociation avec les groupes armés du nord du pays. Désormais regroupés au sein de la Coordination des Mouvements de l’Azawad, ces groupes et les autorités maliennes ont multiplié les rencontres sans parvenir à un résultat satisfaisant. Même si aucun chiffre n’est officiellement avancé, les négociations inter-maliennes ont déjà coûtés plusieurs millions de FCFA. Une somme qui aurait pu aider à la bonne résilience des populations du nord.
Absence d’une logique de négociation
Dès le départ, l’absence d’une stratégie de négociation de la part des autorités maliennes s’est fait ressentir. L’absence de leadership évoqué par son Excellence Ahmedou Ould Abdallah dans l’un de ces articles, est une réalité. Aucune négociation ne peut apporter des résultats sans un véritable leadership.
5ème et « denier round » de négociation
Après plusieurs mois de voyage entre Bamako et Alger où se tiennent les négociations, les autorités maliennes ont affirmé qu’un accord sera signé le 15 mai 2015, et cela, malgré le refus de la Coordination des Mouvements de l’Azawad de valider le document qui doit servir de base pour le futur accord. Face à la situation et à un risque de prolongement des négociations, la communauté internationale dans son ensemble a également exigé la signature l’accord de paix le 15 mai 2015 comme prévu. Par ailleurs, la France qui intervient au Mali, a prévenu que ceux qui ne respecteront pas cet accord, seront considérés comme les ennemis de la paix. Tout indique que la signature du document par les parties prenantes permettra aux différentes forces armées d’engager une lutte encore plus efficace contre les groupes et les réseaux terroristes.
Le G5 Sahel comme partenaire de lutte contre le terrorisme
Le G5 Sahel est composé de 5 pays issues de différentes organisations sous régionales, Mauritanie (UMA), Mali-Burkina Faso-Niger (CEDEAO) et Tchad (CEAC), mais ayant une volonté commune, de lutter efficacement contre le sous-développement et l’insécurité. L’opération française Barkhane tente de s’appuyer sur le G5 Sahel pour atteindre ses objectifs en matière de lutte contre le terrorisme. Il faut tout de même espérer que le G5 Sahel ne connaisse la même fin que ces prédécesseurs (CENSAD, CEMOC, UFL etc…)
Concrétiser l’espoir en bonnes nouvelles
Les différentes évolutions de ces derniers mois, l’élection d’un nouveau Président au Nigéria.
Au Mali, la détermination des autorités à signer un accord et la coopération entre le G5 Sahel et la force Barkhane constituent des espoirs pour lutter effacement contre les réseaux terroristes dans le Sahel et au-delà.
La réussite de l’ensemble du processus dépendra de l’engagement et de la détermination des Etats africains. Jamais autant d’efforts n’avaient été déployés pour la pacification du Sahel, les Etats doivent saisir cette opportunité en favorisant le développement socio-économique et le renforcement des échanges en matière de renseignement.
Boubacar Salif Traoré,
Directeur Afriglob Conseil