SCRUTIN PEU MOBILISATEUR AU BURKINA FASO
Les élections du 29 novembre 2015, au Burkina Faso, ont consacré la victoire des principaux tombeurs de Blaise Compaoré : Rock Marc Christian Kaboré, élu président, Salif Diallo et Simon Compaoré, tous dirigeants du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), parti des transfuges du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), ancien parti au pouvoir. Les électeurs burkinabè ont privilégié l’expérience, en dépit d’attentes sociales et politiques immenses. Ils ont, également, donné une prime aux leaders de l’Insurrection des 30 et 31 octobre 2014, qui a provoqué la chute de l’ancien président Blaise Compaoré. Mais, le scrutin n’a pas attiré grand monde.







La tentative de coup d’Etat du 16 septembre 2015, au Burkina Faso, aura échoué. Le Régiment de sécurité présidentiel (RSP), commandé par le général Gilbert Diendéré, a été maté par les jeunes, les organisations de la société civile, les syndicats et les Forces armées nationales, notamment. A présent, le pays a trois défis à relever : remettre l’administration en marche, relancer l’économie et organiser des élections présidentielles et législatives couplées.
Les dernières crises institutionnelles en Guinée Bissau et au Burkina Faso, ainsi que la poursuite des attentats meurtriers de Boko Haram, rappellent, de nouveau, la prévalence d’une insécurité, profonde et réelle, dans la région. Connectée avec l’insécurité mondiale. Cette insécurité et la stagnation politique sont également des conséquences d’une forme d’arrogance de certains gouvernements. Un comportement qui incite à l’extrémisme violent ! La réponse sécuritaire doit certes se poursuivre et se professionnaliser davantage mais aussi élargir son champ à l’action politique.