Sahel Sahara : les crises dans la crise.
Depuis dix ans, la crise du Sahel ne cesse de s’enraciner davantage et de s’étendre au-delà de la région. Devenue structurelle, elle est loin d’avoir atteint son pic, en particulier au Mali, son épicentre. Ses dégâts humains, matériels et politiques s’aggravent par la déstructuration continue des sociétés, des économies et des administrations pendant que les réseaux sociaux, ‘’complotistes’’ ou non, en font une aubaine pour des jeunesses rêvant de grandes aventures.
Par ses retombées désormais plus diplomatiques et fatalement plus médiatisées, la crise s’affiche loin du Sahel (au Maghreb et en Russie) nourrissant ainsi d’autres crises et compétitions interétatiques. Comme celle désormais incontrôlable de la Lybie, en partie liée à son origine, mais aussi celles toujours meurtrières du pourtour du Lac Tchad.

Chers amis,
Surprise ou signe des temps ? Au-delà des énormes dissemblances – géographiques, historiques et militaires – qui séparent les deux régions, le retrait des troupes américaines de l’Afghanistan devant le succès des Talibans, sont aussi suivis au Sahel que dans des pays plus directement concernés. Les divers groupes armés, liés ou non à AQMI, ou Al Qaeda au Maghreb, ne peuvent y contenir leurs exaltations. Leur moral est au zénith et la certitude que celui de leurs ennemis est au niveau des talons les revigore davantage.
Le Burkina Faso, le Mali et le Niger, maillons les plus exposés du G5 Sahel, font face à des attaques répétées, depuis le début de l’année 2021. C’est dans ce contexte préoccupant que le président français a annoncé, le 10 juin, la « fin de l’opération Barkhane », partenaire stratégique dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Le silence qui a entouré cette nouvelle indique que, des deux côtés, l’heure est à la recherche de nouvelles pistes pour venir à bout du fléau djihadiste.
Résumé : Le présent article s’inscrit dans une dynamique essayiste d’élaboration théorique et doctrinale des schèmes actantiels politico-stratégiques et tactiques de l’Etat Camerounais dans sa bataille de contre-insurrection-sécessionniste dans les régions du Nord-ouest et Sud-ouest (Noso). En l’espèce, les auteurs construisent cognitivement un modèle d’irénologie sécuritaire dont la singularité est remarquée. Il s’agit du modèle qu’ils conceptualisent autour de la sécurocratie irénologique de cow-boy. La systématisation de leur pensée passe par une grille de lecture spécifique à l’art de la guerre asymétrique c’est-à-dire à l’intelligence stratégique dans les opérations d’anti-terrorisme, de contre-terrorisme et de contre-insurrection sécessionniste. La réalité factuelle de la crise du Noso reste fort bien la source de son intuition théorique. En effet, depuis le début des événements sécessionnistes-insurrectionnels observés dans la partie anglophone du Cameroun, trivialement appelée Noso, le gouvernement de ce pays s’est évité à entrer dans une guerre totale ou une guerre absolue contre les protagonistes. 