Sahel: conflit enraciné et toujours méjugé.

La visite, annoncée pour le lundi 20 décembre, du président Macron au colonel Assimi Goita président du Mali fut une énorme surprise. Son annulation, peu importe les raisons avancées, marquera sans doute un tournant dans les relations bilatérales entre Paris et les capitales d’Afrique de l’ouest. Les problèmes qui fâchent à Paris, y compris les soldats Wagner, sont nombreux et pire devenus passionnels. Si de ce malsain quiproquo autour de la visite avortée de Macron, Goita sort pour le moment confirmé, la crise du Sahel, au grand dam des populations civiles, n’en sera pas pour autant résolue.

 

Sahel Sahara : les crises dans la crise.

Depuis dix ans, la crise du Sahel ne cesse de s’enraciner davantage et de s’étendre au-delà de la région. Devenue structurelle, elle est loin d’avoir atteint son pic, en particulier au Mali, son épicentre. Ses dégâts humains, matériels et politiques s’aggravent par la déstructuration continue des sociétés, des économies et des administrations pendant que les réseaux sociaux, ‘’complotistes’’ ou non, en font une aubaine pour des jeunesses rêvant de grandes aventures.

Par ses retombées désormais plus diplomatiques et fatalement plus médiatisées, la crise s’affiche loin du Sahel (au Maghreb et en Russie) nourrissant ainsi d’autres crises et compétitions interétatiques. Comme celle désormais incontrôlable de la Lybie, en partie liée à son origine, mais aussi celles toujours meurtrières du pourtour du Lac Tchad.

Sahel : crispations franco-africaines.

Chers amis,

Avec la visite du Conseil de Sécurité au Mali sous la présidence du Kenya et de l’ambassadeur français Nicolas de Rivière, grand connaisseur des Nations Unies et de notre région, il n’y a pas d’alternative a l’optimisme.

La visite actuelle du Conseil de Sécurité vient a un moment intéressant de troubles et de multiples tensions.

Ahmedou Ould Abdallah

Président Centre4s

Au Sahel: et l’Afghanistan?

Surprise ou signe des temps ? Au-delà des énormes dissemblances – géographiques, historiques et militaires – qui séparent les deux régions, le retrait des troupes américaines de l’Afghanistan devant le succès des Talibans, sont aussi suivis au Sahel que dans des pays plus directement concernés. Les divers groupes armés, liés ou non à AQMI, ou Al Qaeda au Maghreb, ne peuvent y contenir leurs exaltations. Leur moral est au zénith et la certitude que celui de leurs ennemis est au niveau des talons les revigore davantage.

 

 

Sahel: à la recherche de nouvelles stratégies ?

Le Burkina Faso, le Mali et le Niger, maillons les plus exposés du G5 Sahel, font face à des attaques répétées, depuis le début de l’année 2021. C’est dans ce contexte préoccupant que le président français a annoncé, le 10 juin, la « fin de l’opération Barkhane », partenaire stratégique dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Le silence qui a entouré cette nouvelle indique que, des deux côtés, l’heure est à la recherche de nouvelles pistes pour venir à bout du fléau djihadiste.

 

 

Stratégie et tactique de contre-insurrection sécessionniste au Noso: théorie d’une sécurocratie irénologique de cow-boy

Résumé : Le présent article s’inscrit dans une dynamique essayiste d’élaboration théorique et doctrinale des schèmes actantiels politico-stratégiques et tactiques de l’Etat Camerounais dans sa bataille de contre-insurrection-sécessionniste dans les régions du Nord-ouest et Sud-ouest (Noso). En l’espèce, les auteurs construisent cognitivement un modèle d’irénologie sécuritaire dont la singularité est remarquée. Il s’agit du modèle qu’ils conceptualisent autour de la sécurocratie irénologique de cow-boy. La systématisation de leur pensée passe par une grille de lecture spécifique à l’art de la guerre asymétrique c’est-à-dire à l’intelligence stratégique dans les opérations d’anti-terrorisme, de contre-terrorisme et de contre-insurrection sécessionniste. La réalité factuelle de la crise du Noso reste fort bien la source de son intuition théorique. En effet, depuis le début des événements sécessionnistes-insurrectionnels observés dans la partie anglophone du Cameroun, trivialement appelée Noso, le gouvernement de ce pays s’est évité à entrer dans une guerre totale ou une guerre absolue contre les protagonistes.