DW : Afrique: Pas de grand changement à attendre de Joe Biden

Malgré un style différent de celui de Donald Trump, la politique africaine de Joe Biden va s’inscrire dans la continuité.

L’élection de Joe Biden à la présidence des Etats-Unis suscite des réactions majoritairement positives sur le continent africain.

De nombreux responsables politiques, à commencer par le président sud-africain, l’ont félicité pour son élection.

Cyril Ramaphosa, qui assume en ce moment la présidence tournante de l’Union africaine, a même indiqué être “impatient de travailler avec [le duo Joe Biden-Kamala Harris] et de renforcer les liens d’amitié et [la] coopération entre les deux pays.”

Dès l’annonce de la victoire de Joe Biden à la présidentielle américaine, des habitants du village de Nyang’oma Kogelo, la localité d’où le père de Barack Obama était originaire, au Kenya, ont manifesté leur joie de voir se tourner la page Donald Trump.

Moins d’enthousiasme déchaîné au sommet de l’Etat nigérian, mais un appel de la part du président Muhammadu Buhari qui espère du futur occupant de la Maison blanche à “un plus grand engagement” en matière de lutte contre le terrorisme.

Le président congolais, Felix Tshisekedi, se dit lui disposé à maintenir le “partenariat privilégié qui unit la RDC et les Etats-Unis.

Libération des otages au Mali : joie des uns et inquiétudes des autres.

Deux cent quatre (204) prisonniers djihadistes ont été libérés contre quatre (4) otages dont trois occidentaux et le leader de l’opposition malienne, puis le versement d’une rançon estimée à quinze millions d’Euros, soit près de de dix (10) milliards CFA.

A la joie des otages et de leurs familles, s’opposent les inquiétudes de nombreux maliens, des partenaires dans la lutte contre le terrorisme et les craintes des pays voisins. L’avenir dira si les autorités de transition maliennes ont eu raison de procéder à cet échange périlleux. La Française, Sophie Pétronin, a été enlevée le 24 décembre 2016 à Gao ; les Italiens – le prêtre Pier Luigi Maccalli, le 17 septembre 2018 au Niger et Nicola Chiaccio, dans le centre du Mali en février 2019. Le chef de file de l’opposition malienne, Soumaïla Cissé, a été kidnappé fin mars 2020, en pleine campagne des législatives.

 

 

Mali : démocratie, dogmatisme et sécurité

Le dogmatisme menace la démocratie et la sécurité au Mali et comporte des conséquences désastreuses pour l’ensemble du G5 Sahel…

Après Niamey la semaine passée, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se réunit demain mardi à Accra, pour encore délibérer de la situation du Mali. Opposée aux changements anti-constitutionnels s’ils sont initiés par des militaires, la CEDEAO n’a pas une position unanime sur le cas du Mali. Un pays qui vit une situation sécuritaire et politique exceptionnelle.

La Digue Mali va-t-elle céder ?

Depuis deux mois, un Iman, Mahmoud Dicko, à la tête du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), veut renverser le régime du président malien, Ibrahim Boubacar Keita (IBK), pour mauvaise gouvernance. Les manifestations organisées par le M5-RFP drainent des foules, à Bamako, notamment. La menace d’effondrement, qui pèse sur IBK, a aussi des implications sur la sécurité intérieure et sous régionale, sans compter ses répercussions internationales. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a dépêché deux délégations de médiation dont une de haut niveau, composé des présidents ghanéen, ivoirien, nigérian, nigérien et sénégalais. L’objectif était d’obtenir une sortie de crise qui sauvegarde les institutions démocratiques : maintien du président IBK, nomination d’un Premier ministre de consensus, reprise des élections législatives partielles, dans les circonscriptions où les résultats sont contestés, et installation d’une nouvelle Cour constitutionnelle. Refus du M5-RFP.

Sahel : le sommet des défis du G5 à Nouakchott

Prévu ce 30 juin à Nouakchott, le sommet du G5 Sahel aura lieu, Covid 19 oblige, dans un contexte régional et international hors normes. Un contexte qui réclame sa tenue effective pour discuter d’un ennemi incapable de négocier, mais difficile à défaire. Et aussi de l’engorgement de défis aggravés par le Covid 19, la fragilisation des économies et l’indigénisation des groupes terroristes.