Sahel : ‘’c’est la faute des autres ‘’!
Au Sahel, certains gouvernements ont le regard fixé sur le rétroviseur, ne voulant rien savoir du présent et encore moins du futur. Le discours populiste et son lancinant refrain, c’est la ‘’faute des autres’’, condamne fréquemment l’action de la communauté internationale sans rien offrir en échange. Une démagogie qui ne rend service ni aux pays du Sahel ni aux régimes eux-mêmes. Un regard, nouveau et libéré, est devenu nécessaire.


Depuis près d’un quart de siècle, la bande sahélo-saharienne de l’Afrique de l’Ouest fait face à une menace terroriste sans précédent. De vétérans du jihad version Ben Laden, la terreur islamiste s’est métaphorisée, s’est « endogéinisée », en se servant des contradictions sociétales et politiques pour séduire une jeunesse mal formée, ethnicisée, déboussolée. La vague d’attentats intervenus en Côte d’Ivoire, à Ouagadougou et à Bamako courant 2016 et la transformation rapide de la quasi-totalité du territoire burkinabè en zone d’opérations militaires attestent l’acheminement de l’espace ouest africain vers la coagulation d’entités terroristes, même si, pour l’heure, la zone de conflictualité demeure le Sahel.
Sous la pression populaire, l’Algérie et le Soudan, sont en ébullition, sans une boussole immédiate. Quelle majorité remplacera-t-elle le quasi-État FLN (Front de Libération Nationale) en Algérie ? Au Soudan, quelle formation politique ou militaire succédera au régime semi-islamiste du général Omar Hassan El Béchir ? Outre des changements internes, ces soubresauts historiques auront des impacts dans la région du Maghreb mais ailleurs aussi et surtout au Sahel !
Une semaine après le sommet e la CEDEAO tenu à Abuja, au Nigéria, l’Union africaine devrait convoquer son sommet annuel à Niamey, au Niger, le 5 juillet. À l’heure actuelle, peu d’autres lieux pourraient être plus appropriés pour cette rencontre que cette capitale située au cœur du Sahel. Un Sahel qui est souvent ‘’soit un lien, un couloir ou une barrière’’.