Sahel, des voix qui crient au secours.

Par sa dimension géostratégique et les états, ouvertement ou non engagés, la guerre en Ukraine a relégué les autres conflits dans le monde au… troisième plan. Ceci est encore plus vrai de la guerre qui dévaste le Sahel, en particulier le Mali, depuis 2012. Cette imprudente négligence se paye déjà à un prix fort au Sahel et en particulier au niveau des populations, des infrastructures et des cohésions nationales affaiblies et fragmentées. La facture pour les autres régions du monde – en particulier Europe, Etats Unis et Russie – corsée par les réseaux sociaux et des propagandes dignes des pratiques de la guerre froide, pourrait être énorme en particulier en termes de relations diplomatiques, de migrations et les trafics illicites. Avec ces réalités en place, le Sahel peut-il encore s’en sortir et si oui comment ?

Sahel : le Mali, une épine dans le pied du G5.

Les pays du Sahel se trouvent face au dilemme suivant : comment combattre le terrorisme, sans la coopération de l’épicentre de ce fléau, le Mali ? Le régime de Transition a poussé la force française Barkhane et le groupement européen de forces spéciales, Takuba, à quitter son territoire. À la place, Bamako a fait le choix de recourir à la société russe de paramilitaires, Wagner. La junte au pouvoir a procédé au retrait du Mali du G5 Sahel. Les Forces armées maliennes (FAMA) ont déserté les postes avancés de la zone stratégique des trois frontières (Burkina, Mali et Niger). Le pays semble, désormais, s’emmurer dans ses limites territoriales, sourd aux appels à la coopération de ces  voisins embarrassés.