Crise au Mali : Toujours à La case départ …ou presque !


 

Au sud, la situation n’est guère plus reluisante dans la mesure où le Mali, en dépit de la cohésion affichée entre les trois pôles qui le dirigent, reste très fragile. La multiplication des centres de pouvoir au sommet de l’Etat, les calculs des uns et des autres (à l’intérieur et à l’extérieur) accentuent les risques d’une nouvelle crise institutionnelle.

La région toute entière du Sahel Sahara, éclaboussée par la crise malienne, peine à trouver des réponses globales aux risques que lui fait courir cette situation.

Après plusieurs mois de blocage et d’hésitations, de tergiversations et de doutes,  des jalons importants pour la gestion de la crise malienne ont été posés au cours des dernières semaines dans le cadre de trois moments clés :

•                 la réunion de haut niveau sur le Sahel, tenue le 26 septembre 2012 en marge de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU) ;

•                 l’adoption, à l’unanimité, de la résolution 2071 sur le Mali par le Conseil de sécurité des Nations unies, le 12 octobre ;

•                 la tenue, à Bamako, de la réunion du Groupe de soutien et de suivi sur la situation au Mali, le 19 octobre, afin de débattre du projet de concept stratégique pour la résolution des crises que connaît le Mali et qui a par la suite été adopté par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) réuni le 24 octobre à Addis- Abéba.

Cette succession de réunions a permis, certes, d’analyser les différents aspects de la crise malienne, mais sans vraiment définir exactement les détails de la mission des nombreux acteurs, ni écarter les options autres que l’action militaire. Les dernières déclarations du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unis ont bien tempéré les ardeurs des va-t-en guerre des acteurs régionaux et internationaux qui croyaient, certainement par naïveté ou par pure précipitation, qu’une action militaire pourrait être montée rapidement.

Douche froide

Ce dernier a en effet expliqué qu’une opération militaire au nord du Mali ne pourrait pas avoir lieu avant le mois de septembre 2013. Douche froide donc pour ceux qui sont présentés comme étant les plus excités. C’est-à-dire la CEDEAO.

Mais, quelles que soient les difficultés de la mise en place d’une force militaire africaine ou internationale au nord du Mali et les risques d’instabilité et de violence que fait peser cette option sur la paix et la sécurité, au-delà du Mali, dans toute la région sahélo-saharienne, il est difficile de croire à la possibilité d’une solution qui exclut entièrement le recours aux armes. Surtout que les mouvements jihadistes ne raisonnent pas en termes de rapports de force sur le terrain, mais plutôt sur la base de paramètres irréels qui font une grande place à l’au-delà et à la gestion de l’invisible.

Mais certains acteurs de la région, particulièrement l’Algérie et, un peu plus moins, le Burkina et la Mauritanie mettent en garde contre le danger de ‘’l’ingérence des étrangers’’ dans le conflit et continuent d’appeler à la nécessité d’un règlement politique de la question malienne à travers le dialogue entre maliens.

Dans leur dictionnaire, cela veut dire un plan qui se base sur des discussions directes entre les autorités maliennes d’une part, et les mouvements d’Ansar Dine et le MNLA, d’autre la part. Une hypothèse que le président burkinabé, médiateur désigné par la CEDEAO, tente de réussir à travers des rencontres avec les différents acteurs.

 

——————————————————————————————————————————————

 

Basé à Nouakchott, le Centre 4S a une vocation régionale puisqu’il couvre une bande allant de la Mauritanie en passant par la Guinée, au sud, et jusqu’au Tchad et au Soudan, à l’est, après avoir longé l’Atlantique et traversé la savane. Ses centres d’études sont la défense et la sécurité de la bande sahélo saharienne, la violence armée et le terrorisme, les rivalités pour le pétrole, le gaz et l’uranium, les migrations irrégulières dans et hors de l’Afrique, la contrebande de cigarettes, la drogue et les trafics humains, etc., l’environnement et les énergies renouvelables. Sa vocation est d’aider la région et ses partenaires internationaux – publics et privés, aussi bien que ceux de la société civile, les universités, les Forums et autres groupes – à davantage collaborer pour assurer la sécurité et la prospérité de la bande sahélo saharienne.

 

 

Leave a comment

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *