CRISE MALIENNE: PRINCIPAUX EVENEMENTS JUILLET-DECEMBRE 2012

 

7 juillet:

Deuxième réunion à Ouagadougou (Burkina Faso) du Groupe de Contact sur le Mali, en présence des représentants des forces vives du pays. Le Premier Ministre et le Président par intérim n’y assistaient pas. La principale résolution de cette réunion a été de fixer aux autorités maliennes la date buttoir du 31 juillet pour former un Gouvernement d’Union Nationale.


9 juillet:

Le Gouvernement malien annonce la création d’un corps d’élite composé de 1200 hommes qui sera chargé de sécuriser les institutions de la République.

Le Ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, Djibril Bassolé, et celui de l’Intégration africaine de Côte d’Ivoire, Ali Coulibaly, rencontrent le Président par intérim Dioncounda Traoré. Deux points sont évoqués par les deux Ministres:

1) formation rapide d’un Gouvernement d’Union Nationale fort, efficace et accepté par la classe politique;

2) en tant que Chef d’Etat, il est seul habilité à demander l’envoi de troupes.


12 juillet:

Arrestation du Colonel Asidin Gundo, Commandant des Bérets rouges et proche d’ATT, il était introuvable depuis la tentative du coup de force du 30 avril.


16 juillet:

Ouverture à Addis-Abeba (Ethiopie) du 19ème Sommet de l’UA:

1) Election de Nkosazana Dlamini-Zuma a la tête de la Commission de l’UA.

2) Soutien de l’UA aux efforts de la CEDEAO; appel à la formation rapide d’un Gouvernement d’union nationale; appel à la non ingérence de la Junte dans la vie politique; appel aux Etats membres pour soutenir l’action de l’UA et de la CEDEAO et; menace de sanctions à l’encontre des personnalités dont les actions peuvent nuire au processus de transition, des terroristes et des groupes criminels présents dans le nord du Mali.


18 juillet:

Le MUJAO libère trois otages Européens (deux Espagnols et un Italien) contre la libération de trois islamistes arrêtés en Mauritanie et au Niger


27 juillet:

Retour du Président Dioncounda Traoré après des soins en France suite à une agression survenue en mai par des manifestants dans le Palais Koulouba.


7 août:

Djibril Bassolé, Ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso et Représentant du médiateur dans la crise malienne débarque à l’aéroport de Gao pour négocier avec les éléments de MUJAO et à Kidal avec Ansar Dine et leur chef Iyad Ag Ghali.


12 août:

Grand meeting du Haut Conseil Islamique et des associations musulmanes à Bamako. A l’ordre du jour: appel à la classe politique pour un apaisement et se démarquer des Djihadistes du Nord.


13-14 août:

Réunion à Bamako des chefs d’Etat-Major de la CEDEAO pour préparer un document cadre en vue d’une intervention dans le Nord. Le document prévoit: la sécurisation des institutions de la République; la formation, la réorganisation et l’appui logistique à l’armé malienne; une aide humanitaire aux populations.


20 août:

Annonce de la formation du Gouvernement d’Union Nationale, 31 postes ministériels, 18 anciens ministres retenus et 13 nouveaux font leur entrée.


30-31 août:

Le Centre des Stratégies pour la Sécurité du Sahel Sahara (Centre4S) avec l’appui du Forum International des Réalités (Tunisie) et l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a organisé à Tunis une conférence consacrée à la crise. (www.centre4s.org).

1er septembre

Des combattants du MUJAO s’emparent de Douentza pour désarmer les milices d’auto-défense Ganda Iso. L’armée malienne stationnée à Sévaré et Mopti (70 km) ne s’est pas engagée.


2 septembre:

Le MUJAO confirme avoir exécuté TAHAR TOUATI, diplomate algérien en poste à Gao et enlevé au lendemain de la prise de cette ville.


4 septembre

Le Président du Mali adresse une requête au Président en exercice de la CEDEAO, le Président ivoirien Alassane Ouattara: “Je sollicite par la présente, au nom du peuple du Mali et en ma qualité de Président par intérim, l’aide de la CEDEAO dans le cadre du recouvrement des territoires occupées du nord et de la lutte contre le terrorisme“.


8 septembre.

A Diabali, ville située à 175 km au Nord de Ségou, des troupes maliennes tuent 16 prêcheurs de la confrérie DAWA en route pour Bamako. Parmi les tués 8 mauritaniens.


9 septembre:

L’Emir d’AQMI pour le Sahel, Nabil Abou Alqama de son vrai nom Nabil Makhloufi, meurt dans un accident de circulation.


20 septembre:

Daniel Kablan Ducan, Ministre des Affaires étrangères de Côte d’Ivoire arrive à Bamako, porteur de la réponse du Président en exercice de la CEDEAO au Président du Mali concernant la demande d’aide adressée de la CEDEAO pour libérer le Nord Mali.


23 septembre:

Accord de dernière minute entre la CEDEAO et le Mali trois jours avant un Sommet sur la crise du Nord Mali devant se tenir à New York. Il est décidé que les Forces de la CEDEAO auront un Quartier général, un détachement de police et des experts dans la périphérie de Bamako. Les Forces d’intervention agiront en étroite collaboration avec l’armée du Mali.


26 septembre:

Sommet spécial à New York des Chefs d’Etat en marge des travaux de la 69ème Session de l’Assemblée Générale des Nations-Unies. Le Premier Ministre du Mali, Cheikh Modibo Diarra, demande au Conseil de sécurité l’envoi d’une Force militaire pour libérer le Nord. Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon appelle à la prudence dans la perspective d’une intervention militaire.


5 octobre:

La France fait circuler deux projets de résolutions devant le Conseil de Sécurité: concernant le règlement politique du conflit né de l’occupation du Nord Mali et autorisant le déploiement d’une Force internationale pour libérer le Nord Mali.


7 octobre:

Le Capitaine Sanogo, chef de la junte militaire qui a renversé le 22 mars 2012 le président ATT, est nommé par Décret, Président du Comité Militaire du Suivi de la Réforme des Forces de défense et de sécurité. Le Décret de sa nomination date du 8 août.

Le Représentant du médiateur de la CEDEAO, le Ministre des Affaires étrangères Burkinabè, Djibril Bassolé, reçoit une délégation du MNLA conduite par Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, membre du Conseil de Transition de l’Azawad (CTA). Le MNLA parle d’autonomie et non plus d’indépendance.


9 octobre:

Nomination de Romano Prodi au poste de Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations-Unies pour le Sahel.


10 octobre:

Abdelkader Messahel, Ministre Algérien délégué aux Affaires Africaines entreprend une tournée africaine qui le conduit à Nouakchott (Mauritanie), Niamey (Niger) et Bamako (Mali). Il réaffirme la position de l’Algérie: négocier la paix avec les mouvements locaux, à savoir Ansar Eddine et le MNLA et combattre les Islamistes étrangers et les narco-trafiques d’AQMI et du MUJAO.


12 octobre:

Le Conseil de sécurité de l’ONU adopte la résolution 2071 donnant à la CEDEAO un délai de 45 jours pour préparer les détails d’une opération: effectifs, commandement, besoin logistiques et évaluation des coûts. Le Secrétaire général des Nations Unies est également prié d’assister la CEDEAO en fournissant des experts en sécurité et en planification militaire. Ban Ki-Moon devra, dans les 45 jours suivants, présenter un rapport au Conseil de Sécurité.


13 octobre

Mokhtar Belmokhtar quitte AQMI, il est le dirigeant de la Katiba les enturbannés.


14 octobre

Des Djihadistes enlèvent dans la ville de Dakoro (Sud-Est du Niger) six humanitaires Africains. Ils seront libérés le 3 novembre sans négociation. L’un d’eux, blessé pendant la prise d’otage, succombera à ses blessures durant sa captivité.


15 octobre:

Le Conseil de sécurité de l’ONU adopte la résolution 2071 appelant au dialogue inter-malien.


19 octobre:

Réunion du Groupe des amis du Mali (UA, CEDEAO, ONU, UE, etc.) à Bamako. Durant cette réunion la communauté internationale s’est montrée solidaire du Mali en ce qui concerne son unité, sa laïcité et l’intégrité de son territoire.


22 octobre:

Experts Européens et Maliens sont réunis à Bamako pour évaluer l’état de l’armée malienne et ses besoins. Une réunion à Paris entre Américains, Français et certains pays Sahéliens se penche sur la même question.


24 octobre:

Réintégration du Mali dans l’Union africaine (UA) après 7 mois de suspension suite au coup d’état du 22 mars 2012.


25 octobre:

Nomination de Pierre Buyoya au poste de Haut Représentant de l’Union africaine (UA) pour le Mali et le Sahel.


29 octobre:

La Secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, se rend à Alger (Algérie) et est reçue par le Président Abdelaziz Bouteflika.


30 octobre:

Réunion d’experts internationaux (CEDEAO, UA, UE, ONU et Algérie) à Bamako pour élaborer le concept stratégique de l’intervention dans le Nord Mali.

2-6 novembre:

Algabass Ag Intalla arrive à Ouagadougou, à la tête d’une délégation d’Ansar Eddine où il doit négocier avec le médiateur de la CEDEAO le Président Burkinabè Blaise Campaore. Dans une déclaration la délégation d’Ansar Eddine rejette le terrorisme mais ne se prononce pas sur ses relations avec AQMI et le MUJAO.


4 novembre:

Un Djihadiste français, Ibrahim Ouattara, natif de la région parisienne, est arrêté à Sévaré (Mali) en partance pour rejoindre les groupes islamistes à Tombouctou.


6 novembre:

Les Chefs d’Etats Majors de la CEDEAO sont réunis, en présence d’experts de la communauté internationale, à Bamako (Mali) pour examiner le projet de Concept des opérations qui sera présenté au Sommet des Chefs d’Etats prévu le 11 novembre à Abuja (Nigeria).


11 novembre:

Sommet extraordinaire de la CEDEAO à Abuja (Nigeria) avec la participation de pays non membres: Algérie, Afrique du Sud, Libye, Maroc, Mauritanie et Tchad. Le sommet décide:

de l’envoi d’une Force militaire internationale forte de 3.300 soldats. Les forces maliennes sont estimées à cinq mille militaires;

des pays hors du continent pourront y participer. Le Tchad réserve sa réponse;

adoption du Concept des opérations appelé “concept harmonisé pour le déploiement de la force internationale conduite par l’Afrique”. Le plan sera transmit au Conseil de sécurité de l’ONU avant le 26 novembre 2012.


14 novembre:

Depuis Ouagadougou, Hamadi Ag Bibi affirme qu’Ansar Eddine renonce à l’application de la charia sur le territoire du Mali mais pas dans la région de Kidal, fief du mouvement Ansar Eddine.


16 novembre:

Rencontre entre le médiateur de la CEDEAO, le Président du Burkina Faso, une délégation d’Ansar Eddine, conduite par Algabass Ag Installa, et du MNLA dirigée par Bilal Ag Cherif. A la fin de cette rencontre les deux mouvements déclarent être disposés à discuter avec le Gouvernement du Mali.


16 novembre:

Violent accrochage entre le MNLA et le MUJAO à Ménaka (Nord-Est du pays). Les combats ont continué jusqu’au 20 novembre, voyant la prise de contrôle de la ville par le MUJAO.


20 novembre:

Kidnapping par le MUJAO d’un Français à Djema, Sud-Ouest du Mali, près de la frontière avec la Mauritanie.


27 novembre:

Le Premier ministre du Mali, Cheick Modibo Diarra, en visite à Paris est reçu par le Ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et par les services diplomatiques de l’Elysée.


27 novembre:

Sous la pression des Djihadistes, les combattants du MNLA quittent la ville malienne de Lèré, située à la frontière avec la Mauritanie.


28 novembre:

Le Secrétaire générale de l’ONU, Ban Ki-Moon, indique qu’une intervention militaire aura des conséquences humanitaires désastreuses et recommande la voie de la négociation. Cette position n’a pas suscité l’enthousiasme de la CEDEAO, de l’UA et d’autres puissances.


3-4 décembre:

Le Président Compaoré, a reçu le 4 décembre à Ouagadougou les délégations du Gouvernement du Mali dirigée par Tieman Coulibaly Ministre des Affaires étrangères, Ansar Eddine dirigée par Alghabas Ag Intalla et du MNLA conduite par Mahamadou Djiré Maïga.

Les délégations ont convenu de la nécessité de créer un cadre de dialogue inter-malien sur la base du:

Ø Respect de l’union nationale et de l’intégrité territoriale;

Ø Respect des droits de l’homme;

Ø Rejet de toute forme d’extrémisme.


11 décembre:

Amené de force à Kati, quartier général de la junte militaire, le Premier ministre Cheikh Modibo Diarra annonce sa démission et celle de son Gouvernement


12-16 décembre:

Nomination de Diango Cissoko au poste de Premier ministre du Mali et formation de son Gouvernement.


20 Décembre:

Le Conseil de sécurité de l’ONU adopte la résolution 2085 autorisant le déploiement de la Mission internationale d’assistance au Mali sous conduite africaine, en vue notamment de la libération du Nord Mali.


25-28 décembre:

Tournée diplomatique de Diango Cissoko, nouveau Premier Ministre du Mali dans les pays suivants: Burkina Faso, Benin, dont le Président est aussi Président en exercice de l’Union Africaine, la Côte d’ivoire et enfin le Sénégal, pays frontalier Ouest et principal ouverture maritime.

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Basé à Nouakchott, le Centre 4S a une vocation régionale puisqu’il couvre une bande allant de la Mauritanie en passant par la Guinée, au sud, et jusqu’au Tchad et au Soudan, à l’est, après avoir longé l’Atlantique et traversé la savane. Ses centres d’études sont la défense et la sécurité de la bande sahélo saharienne, la violence armée et le terrorisme, les rivalités pour le pétrole, le gaz et l’uranium, les migrations irrégulières dans et hors de l’Afrique, la contrebande de cigarettes, la drogue et les trafics humains, etc., l’environnement et les énergies renouvelables. Sa vocation est d’aider la région et ses partenaires internationaux – publics et privés, aussi bien que ceux de la société civile, les universités, les Forums et autres groupes – à davantage collaborer pour assurer la sécurité et la prospérité de la bande sahélo saharienne.

 

 

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