Sahel: les invisibles liaisons dangereuses.

Tout juste dix ans après le sauvetage du gouvernement du  Mali par l’opération militaire française Serval, devenue Barkhane quelques mois plus tard, la situation sécuritaire dans ce pays est structurellement plus fragile qu’en 2013. Au-delà du Mali, elle reste très sérieusement menacée à travers tout le Sahel et jusqu’aux pourtours du lac Tchad et des golfes du Benin et de Guinée. Pourquoi, malgré les immenses ressources humaines et matérielles, tant internationales qu’internes, mises en œuvre, cette détérioration sécuritaire continue ?

 

 

 

 

Sahel et l’initiative d’Accra : conditions de réussite.

L’initiative d’Accra est née de la volonté de sept pays ouest-africains de mutualiser leurs moyens pour faire face aux menaces émergentes : Benin, Burkina Faso, Côte-d’Ivoire, Ghana, Mali, Niger et Togo. Le Nigeria s’y est associé, lors d’un sommet des chefs d’États et de gouvernement concernés qui s’est tenu dans la capitale ghanéenne, le 22 novembre dernier. Les pays membres veulent aller vite dans l’action. Pour être efficaces, ils ont besoin de remplir certaines conditions : forger une vision stratégique commune ; réunir, dans les plus brefs délais, les moyens de leurs ambitions ; s’ouvrir à d’autres pays de la sous-région ; et nouer des partenariats tous azimuts.

Sahel: dégradation sécuritaire continue.

La Mauritanie reste inattaquée par les terroristes depuis 2011, et accueillait, fin octobre 2022, jusqu’à 115 136 réfugiés et demandeurs d’asile maliens sur son sol. Le Tchad essuie des attaques sporadiques, telle celle survenue le 22 novembre dernier, dans l’île de Bouka-Toulloroum, province du Lac Tchad, et attribuée au groupe Boko Haram. Toutefois, le Tchad garde une certaine maitrise de son espace territorial. Le Niger a réussi, jusque-là, à empêcher les terroristes d’occuper une once du pays, partiellement avec l’appui aérien des forces françaises. Le Burkina Faso perd pied face aux attaques régulières de terroristes et de bandits dont l’emprise s’étend sur 40% de sa superficie. De son côté, le Mali ne cesse de s’enfoncer sous les terribles coups de boutoir des djihadistes qui occupent ou menacent 80% de son sol. Alerte !

 

 

«La France est-elle une puissance médiatrice ?»

FIGAROVOX/TRIBUNE – L’ambition affichée par le président de la République de faire de notre pays une «puissance médiatrice» se heurte à la conception très verticale de la diplomatie française, estiment les signataires de ce texte collectif, parmi lesquels le député Frédéric Petit, d’anciens ambassadeurs et diplomates.

 

 

 

Sahel: terroristes, tribalistes et trafiquants?

Aujourd’hui plus fréquemment posée qu’auparavant, cette question très complexe est désormais incontournable. Elle demande une réponse. Dix ans de guerres, avec l’appui de forces internationales, des morts, blessés, déplacés et des budgets en milliards de dollars, n’ont réduit ni la présence ni l’expansion du terrorisme. N’est-il alors pas temps de changer – d’analyse, de stratégie et de combat – se demandent, ouvertement, des experts et surtout les victimes, c’est-à-dire les populations?